Mayotte- Sa Faune et sa Flore

Mayotte- L’île nature : La Faune



« Maki, maki, maki ! »


A la tombée de la nuit ou le matin à l’heure du petit-déjeuner, sous les arbres, face à la plage ou dans le jardin de l’hôtel, sur un sentier, combien de fois entendrez-vous cet appel.

Pelage brun, yeux jaunes, et longue queue, le lémurien de Mayotte se déplace en bande d’une quinzaine d’individus maximum. La mère met bas systématiquement durant la seconde quinzaine d’octobre, et transporte son petit sur son dos pendant les trois premiers mois.

Fréquemment, vous l’entendrez descendre de branche en branche de l’arbre où il passe ses journées pour se protéger de la chaleur. Peu craintif, le maki n’hésitera pas à dérober un fruit de votre sac ou abandonné sur une table. Il l’épluchera en utilisant son index et son pouce. Animal emblématique de l’île, venu de Madagascar, le maki a la particularité d’enterrer ses morts en les recouvrant de feuilles. Le maki n’est pas le seul animal à occuper la cime des arbres pendant la journée.

Mayotte, voir des singes et maki, c'est possible

A Mayotte, vous verrez surement la roussette, une enorme chauve-sourris Tête en bas, solidement suspendue par les pattes, la roussette, une énorme chauve-souris inoffensive, attend aussi la tombée de la nuit ou profite de l’aube pour voler. Toujours très bas. Pas d’inquiétude, elle n’est pas agressive et aime se déplacer en groupe en poussant des cris bizarres. Impressionnant, comme leur nombre.

Autre animal caractéristique de Mayotte : le zébu. Une corde au cou mais souvent en liberté, il est partout. Dès la sortie de l’aéroport, le long des routes, dans les champs, sur les plages, au travers des sentiers, dans les rues de certains villages… C’est le bœuf local. Sacrifié lors des cérémonies musulmanes, sa viande est à la base des incontournables brochettis qui cuisent sur un discret braséro et sont vendues 1 ou 2 euros le long des routes.
Le margouillat, amateur de moustiques, le tenrec (une sorte de hérisson) dont la chasse est désormais réglementée et le caméléon protégé par la convention de Washington complètent cette faune unique et pas dangereuse.

La scolopendre (le mille-pattes local) qui peut mesurer vingt centimètres est le seul animal de l’île dont il faut se méfier. Cachée sous les pierres et dans les buissons, sa morsure est douloureuse. Et nécessite des soins rapides.

Mayotte ayant tout de même un des plus grands lagons du monde, on y trouve aussi des animaux marins exceptionnels. Dauphins, dugongs, tortues, poissons multicolores et même le passage des baleines durant l’hivers austral…
le margouillat, le tenrec ou le caméléon, animaux à Mayotte

Mayotte- L’île nature : La Flore



Cocotiers, ylang-ylang, arbres à pain… L’île aux parfums affiche une richesse floristique unique



La variété des sols, le climat mais aussi les migrations africaines, arabes, malgaches, européennes expliquent cette diversité. Paradoxe de Mayotte. Il est impossible de parcourir en voiture les routes et pistes de Grande-Terre ou Petite-Terre, sans tomber sous le charme de la diversité et de la luxuriance de la flore.

Pourtant, l’île est pauvre en espèces endémiques, deux fois moins nombreuses que celles introduites par l’homme à la faveur des migrations successives.

Essentiellement depuis Madagascar.De taille modeste, Mayotte compte finalement beaucoup plus de variétés recensées – un bon millier – que les îles voisines de l’océan Indien ou proches des côtes africaines. Inventaire à la Prévert des fleurs, fruits, plantes et arbres à découvrir.

BUDGET Mayotte vous conseil de visiter la Plantation Guerlain et la propriété de Gilbert Oheix à Combani (18 km et un bon 1/4h depuis Mamoudzou ; 39 km et 45 minutes depuis N’Gouja au sud) et le jardin des Epices de Coconi (20 km et 20 minutes depuis Mamoudzou ; 30 km et 35 minutes depuis N’Gouja. Votre voiture de location Budget.

Ylang-ylang

A tout seigneur tout honneur, introduit et exploité depuis plus de cent ans, comme la plupart des plantes à parfums et épices, pouvant vivre un demi-siècle, il couvre une partie de l’île et progressivement a remplacé la canne-à-sucre, autrefois principale culture de l’île. Ici et là des ruines d’usines sucrières témoignent encore de ce passé révolu.

Les fleurs jaunes à six pétales de l’ylang-ylang livrent, après cueillette et distillation d’une douzaine d’heures, une huile essentielle. Elle est utilisée soit comme un parfum propre, soit comme un fixateur. Comme le géranium de la Réunion, elle permet alors d’associer d’autres odeurs aussi enivrantes.

Frangipanier

Egalement très coloré, importé d’Amérique centrale, haut de quatre mètres, il aime les sols secs et l’exposition au soleil. Ses fleurs à cinq pétales, blanches ou roses, jaunes au milieu, en font toute l’année un superbe arbuste d’ornement. Il est très utilisé par les Mahoraises pour la confection de leurs colliers odorants.

Baobab


C’est l’arbre incontournable. Il est présent dans tous les villages, en bordure des plages, dans les forêts ou il s’accommode des tulipiers du Gabon, des tamarins, des takamakas, des fromagers, des manguiers… Son nom vient de l’arabe “bu hibab”, le fruit qui donne beaucoup de graines.
Le tronc dépasse souvent les sept mètres de diamètre et sa longévité peut atteindre plus d’un millier d’années. A Mayotte, il est très apprécié des roussettes. Ces chauves-souris géantes fécondent ses fleurs en les aspergeant de pollen avec leurs ailes.
Arbre typiques à Mayotte : les Baobabs

Bananier

Il est partout sur l’île. Plus de dix mille hectares en sont plantés. Consommée verte comme légume (et rarement en fruit) accompagnant les brochettes de zébu, la banane fait partie du patrimoine culinaire des Mahorais. Tout comme le riz et surtout le manioc, seconde culture vivrière de l’île et quotidiennement utilisé en cuisine. Pour les repas comme au petit-déjeuner.

Les feuilles ou brèdes de manioc sont utilisées pour le Mataba. Ce plat traditionnel rappelle les épinards à la crème de nos grands-mères. A base également de lait de coco, de viande ou de poisson, qui mijote des heures et des heures avant d’être servi en pâte. Les racines du manioc sont aussi consommées, frites ou bouillies.

Badamier

Très répandu sur l’île notamment sur les places des villages, cet arbre, par sa morphologie générale et ses branches très étendues, assure beaucoup d’ombre.

Vanille


Cette orchidée est une source de revenus important pour l’île malgré la concurrence de la vanille de synthèse. Originaire du Mexique, sa production s’est développée dans tout l’océan Indien grâce à Edmond Albius, enfant esclave de La Réunion, qui découvrit au milieu du XIXe la technique de fécondation.

Cannelier


Cette épice provient du Sri-Lanka. A Mayotte, il est exploité dans les régions de Combani et Vahibé où l’humidité nécessaire à sa croissance, est importante. Il atteint parfois dix mètres de hauts. Son écorce est récoltée à toutes les saisons. Elle est utilisée en confiserie.

Giroflier


Comme la Muscade, également présente sur l’île, cet arbre, parfois imposant jusqu’à vingt mètres de haut, est originaire des Moluques. Récoltés toute l’année, les clous de girofle sont utilisés pour les parfums mais surtout en pharmacie. Ils calment notamment le mal de dents.

Arbre à pain


Importé d’Océanie, d’une hauteur maximale de douze mètres, cet arbre est remarquable par la taille de ses feuilles – entre 30 et 60 cm – et la grosseur de son fruit rond-ovale qui peut atteindre une longueur de 30 cm. Cueilli huit mois sur douze, légèrement sucré, il est consommé frit, grillé ou en purée. Son bois est utilisé encore pour la fabrication de meubles.

Hibiscus


Cet arbuste multicolore de quatre à cinq mètres de haut est, comme dans tout l’océan Indien, très répandu à Mayotte. Dans les jardins, le long des routes et sentiers. Blanc, orange, jaune, rouge, il fleurit pendant la saison sèche, de mars à la fin octobre. Magnifique comme le bougainvillée qui décore de plus en plus les jardins mahorais.

Jacquier


Arrivé d’Inde, proche de l’arbre à pain, ses fruits qui pendent le long du tronc sont très impressionnants. Certains dépassent les 15 kg. Ils s’apprécient crus ou cuits.

Cocotier


C’est l’arbre que vous verrez le plus souvent. Il y en a plusieurs centaines de milliers. En forêt comme le long des plages, sur les terrains arides du sud de Grande-Terre, comme sur les terres plus humides des hauts. « Le cocotier est polyvalent ». Le lait du fruit est omniprésent dans la cuisine locale. La coque de la noix est à la base de la ficelle traditionnelle. En brousse, les feuilles servent encore à construire les dernières cases pays. Elles couvrent les toits. Tressées, elles sont conservées pour édifier les murs. Beaucoup d’objets sont fabriqués en bois de cocotier.

Sa sève fermentée a deux utilisations. Elle guérit des maux de ventre et – sans rapport de cause à effet, du moins à priori – elle est à la base du tchembo, un vin local redoutable pour les estomacs des non-initiés.